Le projet photovoltaïque de Mailley-et-Chazelot (70) prend forme au fil des étapes de concertation.
BayWa r.e., spécialiste des énergies renouvelables, travaille depuis bientôt deux ans au développement d’un parc photovoltaïque à Mailley-et-Chazelot (70). Le projet a été engagé fin 2020 à l’initiative des élus locaux, en accord avec le monde agricole.
Situé sur des terrains communaux, le projet fait l’objet depuis plusieurs mois d’un dispositif de concertation ambitieux avec les acteurs du territoire, associés à la définition de son périmètre et ses caractéristiques.
A l’issue de plusieurs permanences, rencontres et réunions publiques, une zone d’implantation de 18 hectares a été définie sur un terrain municipal à faible valeur agricole. Elle pourrait accueillir 15 MWc de panneaux, susceptibles de générer l’équivalent de la consommation domestique de 4 000 habitants (plus du quart de la population de Vesoul).
Les demandes d’autorisations administratives seront déposées en début d’été en préfecture. Sous réserve d’obtention des autorisations, le projet pourrait voir le jour en 2025.
Un projet co-construit avec les acteurs du territoire
Le Conseil municipal a délibéré à l’unanimité en février 2021 en faveur du lancement d’études de faisabilité techniques et environnementales.
Les exploitants agricoles ont également donné leur accord, et un processus de concertation plus large a été engagé depuis un an, associant services de l’Etat, instances du monde agricole, associations environnementales et riverains. Plus d’une vingtaine de réunions et rencontres ont été organisées depuis 2021 et 3 lettres d’informations diffusées localement.
Une première permanence d’information à l’attention des habitants de la commune de Mailley-et-Chazelot a eu lieu le 16 décembre 2021. Deux réunions publiques ont été organisées début mai 2022.
A l’issue de ces réunions publiques, la puissance ainsi que la surface d’emprise du projet ont été réduites respectivement d’environ 40% et 60% par rapport à la variante proposée, qui envisageait 25 MWc environ sur 50 hectares.
Un site favorable et une activité agricole soutenue
Le projet retenu est compatible avec la nature agricole des terrains : les parcelles, aujourd’hui exploitées par du pâturage ovin, garderont cet usage. Le défrichement d’une zone d’épines et de pré-bois permettra la réouverture d’une partie du milieu à l’agriculture.
La disposition des panneaux, l’implantation de point d'eau et portails ou la plantation de haies seront coordonnées avec les exploitants agricoles pour faciliter leur activité. Les brebis pourront trouver de l’ombre sous les structures, surélevées pour permettre leur passage.
Le site est isolé d’un point de vue paysager. La topographie et la couverture forestière empêchent les visibilités sur le parc solaire depuis les habitations, les lieux de vie et les axes de circulation. Le projet est compatible avec les règles d’aménagement du PLUi de la Communauté de communes des Combes.
L’irradiation solaire du site encourage à développer un projet : avec une irradiation globale moyenne de 1 400 kWh/m²/an, il est espéré une production d’électricité de 18 GWh, soit l’équivalent de la consommation domestique de 4000 personnes. Cette production d’énergie renouvelable permettra d’éviter l’émission de 6 300 tonnes de CO2 par an.
Un projet respectueux de son environnement
Le projet actuel prend en compte les enjeux écologiques et agricoles du site, les apports des réunions publiques et de la concertation ainsi que les préconisations du service biodiversité de la Direction Département du Territoire (DDT 70) et du Conservatoire d’Espaces Naturels de Franche-Comté :
Le projet a été concentré sur une seule des deux zones étudiées.
Les pelouses sèches, milieux naturels remarquables, ont été évitées.
Les prairies au nord-est ont été évitées, car elles correspondent à des habitats d’espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire : l’Engoulevent d’Europe et la Pie-grièche écorcheur.
Les bosquets et les arbres isolés seront évités au maximum, et les franges boisées périphériques en bordure du site seront maintenues.
La parcelle de jeunes pins est préservée, malgré son faible enjeu écologique (les pins sont plantés sur une pelouse sèche et leur défrichement aurait permis une réouverture du milieu),
Un projet de pâturage cohérent a été conçu.
Le sentier de randonnée de la Croix de la Roche est préservé de toute implantation.
Une réponse à la crise énergétique et climatique
Le projet répond aux enjeux énergétiques d’indépendance vis-à-vis du gaz et du pétrole russes, de neutralité carbone, et de décentralisation de nos moyens de production au plus proche des consommateurs.
La région Bourgogne-Franche-Comté a pour objectif d’installer 3 GW de puissance photovoltaïque d’ici 2030, quand 450 MW sont actuellement raccordés au réseau. Le parc photovoltaïque pourra contribuer à son échelle à cet objectif.
L’installation de la centrale solaire fera bénéficier les collectivités locales d’un loyer et retombées fiscales tout au long de sa durée de vie, prévue pour au moins 30 ans. Alors que l’exploitation forestière, source traditionnelle de revenus pour la région, est menacée par la sécheresse, l’énergie photovoltaïque apporterait une source de diversification des revenus de la commune.