Impact sur les oiseaux
Les comportements des oiseaux sont variés et reflètent les interactions complexes entre eux et leur environnement. Il est avéré que les oiseaux considèrent les systèmes photovoltaïques flottants comme des endroits sûrs et pratiques pour atterrir et se reposer.
Pour comprendre l'impact des systèmes photovoltaïques flottants sur les oiseaux (et inversement), il convient de surveiller leur population ainsi que leur comportement. L'installation stratégique de végétation ou de structures artificielles autour des réseaux photovoltaïques flottants pourrait permettre aux oiseaux de nicher ou de s'abriter. Cela contribue à la diversité des habitats ainsi qu'aux efforts de préservation.
La Royal Haskoning DHV surveille les oies à Weperpolder
Entre 2018 et 2019, la société internationale de conseil en ingénierie Royal Haskoning DHV a surveillé les oiseaux pendant deux ans au niveau de l'installation photovoltaïque flottante de Weperpolder. Ce lac d'extraction de sable était un site de nidification réputé pour les oiseaux d'eau.
L'étude a comparé les données relatives à la population d'oies de la toundra avant et après la construction de l'installation. Les oiseaux ont été comptés sur site pendant trois mois.
Avant la construction de l'installation, en 2018, 200 oies ont été observées. Après l'achèvement des travaux, en 2019, ce chiffre s'élevait à 370. Ainsi, les résultats n'ont montré aucune influence négative sur le choix des lieux de repos par les oiseaux.

Figure 9. Surveillance des oiseaux à Weperpolder en 2019
Une autre campagne est en cours à Sellingen. Elle vise à étudier le comportement des oiseaux autour de systèmes photovoltaïques flottants sur une période de cinq ans. La première année, en 2020/2021, une étude de référence a été réalisée avant la construction. À ce jour, les résultats ne soulignent aucun impact des systèmes photovoltaïques flottants sur les oiseaux. 28 000 oies de la toundra ont été observées lors de l'étude de référence. 27 000 oies ont visité le lac suite à l'installation du parc solaire.
Buro Bakker et AKTB se penchent sur le comportement des oiseaux migrateurs
Les oiseaux ont également été surveillés à Bomhofsplas et à Nijbeets, dans le cadre de projets photovoltaïques flottants présentant une couverture des lacs respective de 26 % et 29 %. Buro Bakker et AKTB ont recensé les oiseaux nicheurs au sein des lacs d'extraction de sable à l'aide du protocole BMP-A. Entre 2020 et 2021, le site de Bomhofsplas a été visité à huit reprises et celui de Nijbeets à cinq reprises. Les observations ont été enregistrées à l'aide d'ordinateurs portables sur le terrain et traitées à l'aide du programme de saisie Avimap ainsi que du programme de groupement automatique Sovon. Les visites ont généralement eu lieu entre la fin de l'après-midi et le crépuscule, avec une division en secteurs dédiée au comptage des oiseaux d'eau. Sur les deux sites, la division en secteurs a tenu compte de la présence de parcs solaires. Les résultats de l'évaluation des oiseaux ont montré que les oiseaux migrateurs utilisent les systèmes photovoltaïques flottants comme zones de repos.
Impact sur la biodiversité
Le rôle crucial de la biodiversité dans le maintien de la santé, de la résilience et de la fonctionnalité des écosystèmes peut être favorisé par les systèmes photovoltaïques flottants afin de préserver les habitats. Pour optimiser les bénéfices environnementaux et pour assurer une transition énergétique durable, il est essentiel de prendre en compte la biodiversité lors du développement et de la gestion des installations photovoltaïques flottantes.
Études de cas : Le projet Bomhofsplas étudié par Ecocean
Le projet Bomhofsplas de BayWa r.e. est largement utilisé pour étudier les effets des installations photovoltaïques flottantes sur la qualité de l'eau et l'écosystème du lac. En 2020, l'expert français en biodiversité Ecocean a mené une étude approfondie sur l'environnement aquatique du lac.

Figure 17. Systèmes photovoltaïques flottants de Bomhofsplas (source BayWa)
20 biohuts ont été installés au bord de l'installation flottante. Ils servent de nourriceries pour les petits poissons et constituent aussi bien des habitats que des sites de reproduction pour les poissons, les micro-organismes et les invertébrés.
Entre 2020 et 2023, les poissons ont été étudiés et suivis. Il s'agissait principalement de post-larves, de jeunes poissons et de faune vagile comme les poissons cryptiques et les invertébrés. Au fil du temps, les résultats ont révélé une tendance favorable à la colonisation et au développement des espèces sous les panneaux photovoltaïques flottants.
Par rapport à la première année complète d'observation, l'abondance et le nombre d'espèces de faune mobile ont augmenté rapidement en 2022, puis se sont stabilisés en 2023. Cela met en évidence la capacité de l'écosystème à s'adapter à l'introduction de nouvelles espèces ainsi qu'à l'établissement de leurs populations.
Trois espèces de poissons (perche commune, cyprinidés et gobie à nez tubulaire) et deux espèces d'invertébrés (limnée et crevette gammare) ont été recensées. Au total, 2 382 individus ont été recensés ; 1 951 invertébrés et 431 poissons. Le nombre d'espèces en bas de la chaîne alimentaire, comme les daphnies et les gammares, montre que l'environnement des biohuts est équilibré de sorte à favoriser la vie aquatique. Ces espèces sont importantes, car elles servent de proies à d'autres espèces de poissons ainsi qu'à de plus gros animaux de la chaîne alimentaire. Leur abondance suggère un environnement favorable à une faune diversifiée, essentielle à la santé et à la stabilité globales de l'écosystème. L'intégration de biohuts dans les installations photovoltaïques flottantes a favorisé la prolifération et la maturation de la vie aquatique. Cela a eu un effet favorable sur l'équilibre écologique du plan d'eau artificiel.

Figure 19. Jeune perche commune (Perca fluviaitlis) échantillonnée dans l'un des biohuts de Bomhofsplas en 2023 Source : Ecocean

Figure 20. Biohuts installés à Bomhofsplas